Mon grand-père, photographe au début du XXème siècle


Jules André en 1908
Jules André en 1908

Il y a quelques années (une bonne dizaine), je me suis lancée à faire ma généalogie. Pourquoi ? Et bien parce que j’avais des archives photographique familiales assez conséquentes, et qu’après la disparition brutale de mon père et de sa soeur, je jugeais qu’il y avait urgence à faire quelque chose de mon héritage iconographique. Que mon fils ne se retrouve pas, un jour, en possession de documents sans savoir qui figurait dessus, ni qui cela pouvait concerner.

Pourquoi tant de photos ? Et bien tout simplement parce qu’il se trouve que mon grand-père paternel était, dès sa jeunesse, un passionné de photographie. Né en 1888, ça vous donne une idée de ses premiers clichés (début du XXème siècle jusqu’à sa mort en 1942). Oh, il n’a pas fait de paysages ou de photos illustrant son village -Ronchamp, mais des photos de famille tirées en cartes postales qu’il pouvait ainsi envoyé aux parents éloignés (ce qui aujourd’hui, me permet de pouvoir lire les correspondances figurant au dos de certaines).

Comment lui est venue cette passion ? Je l’ignore. Je sais que l’une de ses soeurs, mariée et vivant à Paris, l’approvisionnait en plaques (car je suppose que ce ne devait pas être aisé à trouver en Haute-Saône à l’époque), et que de « hobbie » durant la première partie de sa vie, c’est devenu ensuite une source de revenu lorsqu’il fut amputé de sa jambe, se trouvant dans l’impossibilité de travailler et sans revenus. Ainsi, les habitants de Ronchamp qui avaient besoin de photos d’identité, ou souhaitaient immortaliser certains moment de leur vie, allaient voir Jules André au Puits VII pour se faire tirer le portrait. Cela m’a été confirmé par de nombreux anciens.

Mais ce que j’ai appris plus tard, c’est qu’après la mort de mon grand-père, mon père avait repris le flambeau… Cela, il ne me l’avait jamais dit.

Je n’ai jamais eu connaissance qu’à cette époque il y ait eu un autre photographe sur la commune de Ronchamp. Aussi, il y a fort à parier que tous les clichés faits entre 1910 et 1942 soient oeuvres de mon grand-père, même s’ils ne portent aucune mention nominative. C’est sans doute le cas de ces photos en ma possession, prises le jour du 14 juillet 1932 à l’occasion des décorations de la Légion d’Honneur d’anciens combattants de la guerre de 14/18 -et sur lesquelles figure mon grand-père maternel, décoré à cette occasion. Idem pour un cliché collé sur carton que j’ai retrouvé dans le grenier d’une cousine de mon père, et qui représente les communiants de Ronchamp en 1910. J’ai déduit la date du fait que s’y trouve le frère de mon grand-père, alors âgé d’une dizaine d’années et donc en âge de communier.

Tous ces clichés sont les témoins d’une époque et méritent d’être préservés du temps qui passe du mieux possible. C’est pourquoi j’ai pris la décision de tous les numériser pour les générations futures. Parce que c’est une partie du patrimoine familial de mon fils.

Décoration de Légion d'Honneur, 14 juillet 1939 à Ronchamp. Cliché attribué à Jules André
Décoration de Légion d’Honneur, 14 juillet 1932 à Ronchamp. Cliché attribué à Jules André
Mes arrières grands-parents paternels, avant 1947. Photo faite par mon père, René André
Mes arrières grands-parents paternels, François et Amélie Chapuis, avant 1947. Photo faite par mon père, René André

Publié par Isabelle Lorédan

Autrice nouvelliste et romancière

Un avis sur « Mon grand-père, photographe au début du XXème siècle »

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.