La Muse – Sara Agnès L.


La MuseQuatrième de couverture

Écrivain en deuil, Jack Linden n’est plus que l’ombre de lui-même depuis que sa femme et son fils sont décédés. Seuls, dans sa maison de campagne, avec sa bouteille et son chagrin, il attend que le temps passe en compagnie de l’alcool et de la télévision. Il est donc éberlué lorsque Lily, une soi-disant assistante, débarque chez lui pour l’aider à boucler son roman. Mais qui est cette fille, surgit de nulle part, pour lui ordonner de changer de routine et d’écrire pendant qu’elle s’occupe de ranger sa vie en bordel ? Il n’en sait rien. Ce dont il est sûr, cependant, c’est qu’il n’a pas la moindre envie qu’elle s’installe chez lui, et surtout, il aurait préféré que son corps reste endormi devant cette jolie fille. N’est-il pas censé être en deuil ? Pourtant, Lily répond présente à tous ses besoins : elle le nourrit, le lave, lui coupe les cheveux… et s’agenouille pour lui faire une fellation lorsqu’il en émet l’ordre, éméché par l’alcool. Qui est donc cette femme ? Une assistante ? Une prostituée ? Est-il devenu fou ? Car dès que tout se termine, Lily agit comme si rien ne s’était produit. Au fil des jours, Jack retrouvera l’envie d’écrire… et de vivre. Mais jusqu’où Lily sera-t-elle prête à aller pour le satisfaire ? Et pourquoi refuse-t-elle de lui dévoiler quoi que ce soit à son propos ?

Mon avis

J’avais commencé la lecture de ce roman avant celle d’Annabelle, puis l’avait laissée en suspens, ayant un peu de mal à entrer dans l’histoire. Je l’ai reprise dimanche soir et ai eu beaucoup de mal à m’en détacher. Il faut reconnaître une qualité majeure à l’écriture de Sara Agnès L., elle est totalement addictive. Au fil des pages, on assiste à la reconstruction de Jack, qui n’arrive pas à se relever de la disparition tragique de sa femme et son fils dans un accident de la route. Le déclencheur, c’est l’arrivée -aussi soudaine qu’incongrue- de Lily. Qui est-elle, d’où sort-elle, qui l’envoie ? Voilà toutes les questions qu’il se pose, sans trouver de réponses. La jeune femme arrive à le tirer de sa dépression, à le faire arrêter de se noyer dans l’alcool, et pour ce faire, elle ne recule devant rien, allant même jusqu’à s’offrir à lui. Si le début de leur relation improbable est assez froid et mécanique -c’est cela en fait qui m’avait gênée que je l’ai débuté-, cela se réchauffe rapidement. Et on découvre que Lily, elle aussi, a de profondes blessures, même si elle se refuse à les exposer.

J’avais ma petite idée quant à ce qui motivait le comportement de Lily et je pensais bien avoir raison. Mais, si je n’étais pas bien loin de la vérité, je ne l’avais pas pour autant découverte. En tout cas j’ai pris grand plaisir à suivre l’évolution de ces deux personnes blessées par la vie et me suis même laissée aller à quelques larmes.

En deux romans, j’ai découvert une auteure que je ne connaissais pas et je m’en félicite. Elle est aussi à l’aise dans la romance doucement érotique que dans un registre beaucoup plus épicé comme celui d’Annabelle. Je lirai avec plaisir ses prochaines parutions.

La Muse est paru le 2 juin 2015 aux éditions Blanche & Hugo Roman.

Publié par Isabelle Lorédan

Autrice nouvelliste et romancière

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